LES FRERES MAZELINE

 

(Nous avons eu l’avantage de bénéficier de la présence de Madame Mazeline, épouse de André Mazeline ; ce qui nous a beaucoup aidé pour la recherche de documents sur l’inauguration de la stèle en l’honneur des frères Mazeline et sur leur vie.)

Le 26 avril 1986, à Damigny fut inauguré une stèle en l’honneur des frères Mazeline. La plaque se trouve dans l’enceinte du gymnase. Mme Chanu (maire de Damigny) avait proposé à Madame Mazeline de dédier une plaque en l’honneur de son mari : " J’ai été très reconnaissante à Mme Chanu de vouloir honorer la mémoire de mon mari et de la famille. "J’ai tout de suite pensé à y associer son frère parce qu’ils ont été tellement unis, tellement associés, qu’il fallait que ce soit la stèle des frères Mazeline, André et Jean " nous a-t-elle confiée.

 

 

Cette plaque existe pour témoigner que des hommes se sont vaillament battus pour défendre notre liberté face à l’oppression nazie et particulièrement au point de vue local grâce aux résistants et à leurs chefs. Car, il est important qu’une troupe ait un bon chef pour être efficace. André Mazeline a su bien mener la résistance ornaise comme son prédécesseur, Daniel DESMEULLES. Et c’est grâce à des hommes comme eux que la France est aujourd’hui libre, grâce à tous les résistants.

Mais ce que l’on peut admirer chez Jean et André Mazeline, c’est qu'ils ont toujours cru en la victoire, malgré la défaite de 1940, et ont su ranimer autour d’eux la foi dans la destinée de la Patrie.

 

 

Les frères Mazeline étaient deux frères liés par un sentiment patriotique hors du commun. André naquit en 1915, fils d’instituteur, il suit la même voie que son père, entre à l’Ecole Normale et devient instituteur à l’Aigle. Il enseigne ensuite à Argentan et à la Ferté-Macé. Son frère Jean naquit en 1920 et fut également instituteur mais à Sées. Tous deux étaient très sportifs : Jean était moniteur d ‘éducation physique et André avait remporté un prix départemental de course à pied sur un 400m.

 

Lorsque la guerre éclate, André choisit les corps francs. Démobilisé, il revient à son village et en 1943 prend la tête d’un groupe de résistants sous le nom de " Marsouin ". Le 1er août, Robert AUBIN, chef départemental de l’O.C.M. (Organisation Civil et Militaire) le nomme responsable de la Résistance dans le canton d’Athis. Le 15 septembre 1943 il devient chef de l’arrondissement d’Argentan. Son frère Jean quant à lui entra dans la Résistance en 1942. Il affrontera l’occupation allemande partout où il lui en sera donné l’occasion (il combattra notamment l’ennemi au côté de Edouard Paysant à Sées). A l’époque, différents mouvements de Résistance se fédère pour former l’Armée Secrète. André participa activement à s formation et son armement. Le 25 mars 1944, Daniel DESMEULLES, chef départemental de l’Armée Secrète le prend comme adjoint. La Résistance ornaise organise une véritable guérilla contre l’occupant. En juin 1944, André participe aux combats du Maquis d’Ecouves, et le 16 juin il remplace Daniel DESMEULLES à la tête des F.F.I (Forces Françaises de l’Intérieur) de l’Orne car celui-ci est arrêté. Il poursuit à ce poste l’unification de la Résistance, regroupant les combattants de l’Armée Secrète et les F.T.P. (Francs-Tireurs Partisans) au Nord de la forêt d’Ecouves. Le 9 août 1944, son frère Jean est fusillé à l’Hôme-Chamandot (dans le Perche) en compagnie de François BOUILHAC, Fernand CHASSEGUET, Albert FREMIOT et Jean MOREAU. Un monument a été inauguré le 9 août 1970 en leur honneur. Le 12 août André rencontre le Général Leclerc et participe avec ses hommes à la libération de la forêt d’Ecouves, il aide ensuite activement à la formation du deuxième bataillon de Marche de Normandie il a alors sous ses ordres environ 900 hommes (il n’avait que 29 ans).

La guerre terminée, André Mazeline reste dans l’armée et sert notamment en Afrique Noire, en Indochine, en Algérie et au Cambodge. En juin 1946 il reçoit la croix de guerre américaine pour "son sens du devoir et sa compréhension de la solidarité des efforts alliés qui a grandement facilité le travail des unités américaines opérant dans son secteur. Ses services, qui reflètent un rare sang-froid ont apporté une très réelle contribution à la mission du service américain. " Démobilisé, il demande sa réintégration dans l’enseignement et termine sa vie active comme professeur d’histoire au Lycée de Falaise.

 

LA FAMILLE MAZELINE

(André Mazeline, Mme Mazeline, Jean Mazeline, M. Mazeline)

 

 

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