Monument départemental à la Résistance, ARGENTAN

Depuis le début de l’occupation, Argentan a été considéré comme le centre de la Résistance de l’Orne, car la ville était située au carrefour de grandes voies ferroviaires et routières. Pour preuve, Robert AUBIN, fondateur de l’O.C.M., est maire de Fontenay-sur-Orne, jusqu’en novembre 1943, après son arrestation. La plaine compte de nombreux résistants et les forêts environnantes cachent des maquis. De bonne heure, un service de renseignements fonctionne, et beaucoup d’Argentanais fournissent des informations.

 

En avril 1944, le Général ALLARD, chef de subdivision de l’Armée Secrète, supervise les actions de la Résistance départementale. Jusqu’au jour où Argentan reçut des agents de liaison, délégués militaires, responsables de mouvements…pour des réunions secrètes. Parmi celles-ci une devait se passer chez Barrière, chef du troisième bureau à l’E.M. C’est ici que s’élabore un plan de sabotage d’usine. Mais la Gestapo surveillait.

Le 17 mai est un jour noir pour la Résistance. Un coup de filet magistral décapita la Résistance Ornaise. Ce fut une hécatombe. Madame Rycroft et ses deux fils, Albert Barrière, Dugué, M. Vimal du Boucher (qui devait prendre la direction des opérations au débarquement), Hérault, Moreau (de l’E.M. régional), les Docteurs Couinaud et Fillon sont arrêtés.

Les chefs de groupes de Goltstein et Bronne et le Commissaire de police ne durent leur salut qu’au fait de quitter en tout hâte le département. Le Général ALLARD parvint à s’échapper.

Le monument départemental à la Résistance fut inauguré le 29 septembre 1957. Le monument est là pour rappeler tous les fusillés et déportés car dans certaines communes le monument aux morts ne peut pas tous les citer. A Argentan, environ cent cinquante Résistants.

En 1957 il est le monument le plus important lié à la Seconde Guerre Mondiale. Le monument est très élevé et porte une croix de Lorraine Sur la face Nord, le sculpteur Pierre fait apparaître le combat des Résistants, en armes, en opérant à la radio. La face sud est l’œuvre de Godard, ancien élève du Lycée Alain. La sculpture se veut exemplaire de la déportation.. La dernière sculpture réalisée par Pierre, montrant d’un côté, une famille où le père porte un enfant, de l’autre, des paysans, dans un champ de blé avec des armes.

 

 

 

 

 

 

Monument départemental

A la Résistance

Avec en bas les quatre

Sculptures et vers le haut

La croix de Lorraine

Place du Général Leclerc

A Argentan

 

  Lors de son inauguration, la maire, Docteur Couinaud, entré en résistance en 1943, fait un bilan de la Résistance dans l’Orne et en France. Almire Viel, correspondant du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, donne le chiffre de 2 internés morts, de 199 F.F.I. et otages fusillés, de 384 déportés ornais, dont la plupart sont des résistants, dont 228 ne sont jamais rentrés. 54 Ornais ont de plus, été arrêtés dans un autre département, puis déportés. Mais si les fusillés et les déportés sont cité sur le monument aux morts communal, ils ne sont pas tous inscrits sur un monument, une stèle, ou une plaque spécifique à la Résistance. Le monument départemental d’Argentan permet donc de réparer cet oubli en honorant ainsi 150 résistants.

Lors de cette inauguration, pourquoi sont présentes toutes les tendances politiques ayant une influence sur le département ? Sans doute montrent-elles leur attachement à la Résistance et leur fierté départementale, il s’agit aussi du rassemblement de la génération de la Résistance pour la mémoire des générations à venir.

 

Monument départemental d'Argentan. Les Martyrs.

 

Monument départemental d'Argentan. La Résistance au combat.

 

Monument départemental d'Argentan. La Résistance entraînant les bonnes volontés.

 

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